La Réunion en temps de Covid !

Etrange année 2020… Le bonheur de s’évader vers d’autres horizons, lointains et exotiques, semble bel et bien classé au registre « incertain » ou « impossible ».

L’hiver arrivant doucement, une envie de soleil et de dépaysement me taraude chaque jour un peu plus… jusqu’à ce que je craque : au diable l’actualité morose, c’est décidé cap pour l’océan Indien et l’île de La Réunion ! Mon frère, amateur de nature et d’activités au grand air, ne résiste pas longtemps à la tentation de ma proposition et sera, pour la première fois de notre vie d’adultes, mon compagnon de route… tout un programme .

Vision surréaliste en ce mois d’octobre que celle de l’aéroport de Genève quasiment vide : nous expédions toutes les formalités avec une rapidité déconcertante. Le protocole sanitaire est ultra-drillé, tout le monde est masqué et tient parfaitement ses distances. Puis vient l’instant tant attendu : après une année quasiment « 100% suisse », le simple fait de me retrouver dans un avion me semble surréaliste. La facilité des voyages « avant-covid », où l’on pouvait partir n’importe quand et n’importe où dans le monde, nous aurait presque fait oublier parfois les privilégiés que nous sommes. Nous savourons donc notre chance et triquons à notre évasion !

Vous avez pu lire ici le périple de ma collègue Emilie, qui a parcouru l’île à moto en plein mouvement des gilets-jaunes, ou encore ici  les aventures de Cédric et son ascension du Piton des Neiges. De mon côté, j’ai choisir de vous  raconter mes 7 activités « coup de cœur ». En effet, « l’île intense », comme on surnomme souvent La Réunion, est le paradis des randonneurs bien sûr, mais offre aussi une foule d’activités pour tous les goûts : sportifs (ou non !), amateurs d’adrénaline ou familles, chacun y trouve son compte. Pour vous inspirer, je vous invite à consulter l’imagination débridée du site de l’office du tourisme : www.reunion.fr, et ci-après ma sélection personnelle, testée et approuvée  : 

1. Randonner au Piton de la Fournaise, le gentil dragon

Il n’y a pas à dire : ce volcan est tout simplement hallucinant, une sacrée force de la nature ! Montagne noire entourée d’un vaste tapis de lave séchée, ponctuée de nombreux cratères disséminé tout autour de ses flancs. Le tout est encerclé de véritables remparts tombant à pic, entre 100 et 400 m, fermant ainsi le fameux « enclos ». Classé parmi les volcans les plus actifs du monde, il rentre en éruption en moyenne tous les 9 mois depuis 10 ans, sans jamais inquiéter la population. La randonnée classique consiste à rejoindre le cratère de Dolomieu, au cœur de l’enclos (env. 5h00 aller/retour)… enfin quand le volcan est assoupis ! Lors de notre passage, encore grincheux de son réveil, l’accès aux pieds du monstre était fermé par précaution. Nous avons donc opté pour une balade non moins inoubliable le long des remparts, jusqu’au Nez Coupé Ste-Rose. Comptez suivant la force de vos mollets et votre résistance à un soleil implacable (en effet la lave réfléchit intensément le soleil !) entre 4h et 5h de marche aller/retour. En chemin, des vues à couper le souffle s’offrent à vous sur différents angles du volcan, avec en finalité la mer en toile de fond. Nous ne saurons pas laquelle des deux randonnées est la plus belle, mais aucun doute qu’il s’agit d’une alternative absolument magique.

Après avoir admiré le volcan d’en-dessous, pénétrer dans ses entrailles nous permet d’apprécier une toute autre dimension ! S’il existe de nombreux tunnels à La Réunion, les plus intéressants se trouvent sur la côte Sud-Est, depuis le Grand-Brûlé – là où le volcan épanche ses coulées de lave, jusqu’à rejoindre la mer. Un guide passionné (et passionnant) nous fait découvrir diverses formations aux couleurs et formes hallucinantes : banquettes de lave, cascades de lave, anciens arbres pétrifiés, plafond ressemblant à du chocolat fondu mais brillant, le tout est à couper le souffle ! Nous passons de grandes salles au mode « ramping » dans des goulots étroits (optionnel, possible de les contourner au besoin), afin d’apprécier de près ce véritable labyrinthe souterrain. Sans hésiter un de mes meilleurs souvenirs du voyage – encore plus beau et surtout plus diversifié que les tunnels que j’avais eu la chance de visiter en Islande (qui pourtant étaient déjà magnifiques).  

3. Mafate, le seul cirque accessible uniquement à pied

Peu d’endroits au monde, surtout sur une petite île, peuvent se targuer d’être accessible uniquement à pied (ou en hélicoptère – très chic !). Résultat éblouissant de la force de la tectonique et de l’érosion, nous pénétrons ici dans un véritable sanctuaire, bien à l’abri de ses hautes murailles, enfoui dans une végétation luxuriante. De petits villages, les « îlets », sont malgré tout bien établis ici, loin de l’agitation du monde extérieur. La célébrité locale est l’ancien facteur, M. Pausé, qui entre 1951 et 1999 parcouru dans ce cirque l’équivalent de 6 fois le tour de la terre (253’000 km), avec sur son dos 15 à 18 kg de courrier à distribuer. Nous entamons notre parcours prévu sur 2 jours et ne pouvons nous empêcher d’avoir une pensée admirative pour lui, particulièrement face aux pentes abruptes nécessaires pour atteindre notre gîte pour la nuit. Le soir, ambiance conviviale lors du souper, avec ti-punch et rhum arrangé à gogo – il faut bien refaire nos forces pour le lendemain ! Mais notre meilleure surprise fut de découvrir le bar du coin (si si), ambiance style station de ski mais sans la neige, avec musique, bonne humeur, bière « Dodo » fraîche et… petits « bouchons », une des nombreuses spécialités créoles – mon pêché mignon, pour pas dire le St-Graal à mes yeux ! On ne pouvait rêver mieux, nous voilà requinqués pour le lendemain.  Nous quitterons Mafate émerveillés par ce joyau intact. Pour les amateurs de randonnée et de tranquillité, autant dire que les possibilités y sont quasiment infinies – à rajouter absolument à votre « bucket-list » des choses à voir à La Réunion ! 

4. S’envoyer en l’air : un inoubliable tour en hélicoptère

On l’entend souvent et il faut bien avouer : effectivement un survol en hélicoptère de cette île à la topographie si impressionnante est un immanquable. Nous qui étions partis pour une boucle courte dans le sud de l’île pour survoler le volcan finissons par craquer : au final nous optons pour le grand circuit de 50 min, qui nous permettra d’admirer à la fois les 3 criques, mais aussi la chutes de Takamaka et le fameux Trou de Fer, cascade vertigineuse encastrée entre de hautes parois. Site particulièrement difficile d’accès, il fut exploré pour la première fois dans les années 90 par une équipe d’Ushuaïa Nature. Aujourd’hui, seul un hélicoptère ou la force de vos mollets vous permettrons d’admirer ce gouffre profond de 300 m.

5. L’ivresse de la descente – VTT depuis le Piton Maïdo

Avec un frangin féru de VTT, difficile de couper à l’appel des 35 km de descente permettant d’aller du Piton Maïdo à la mer. Plus de 2000 m de dénivelé, traversant au passage une forêt exotique de tamarins cryptomerias, avant de passer à travers les champs de canne à sucre. Sans difficulté technique, tout niveau, un bonheur pur !

6. Un bain très rafraîchissant – canyoning à Langevin

Les cascades de Langevin, tombant gracieusement dans une vaste piscine aux eaux turquoise, comptent sans doute parmi les chutes les plus photogéniques de l’île. C’est depuis le point de vue en haut des cascades que nous nous élançons donc en tyrolienne, pour rejoindre les bassins en contrebas. Nous passerons les 3 heures suivantes à combiner randonnée aquatique, nage, glissades, sauts et rappel. A notre avis une excellente introduction pour tous niveaux (y compris enfants), dans un cadre magnifique ! La proximité avec la route d’accès, située juste haut de la rivière, offre l’avantage d’un échappatoire facile en cas de besoin. Désavantage : de par sa beauté et sa facilité d’accès le lieu est assez touristique – nous croisons même des baigneurs téméraires en chemin (l’eau est à 13-15° !). A visiter en semaine dans l’idéal pour éviter le monde.

7. Rencontre émouvante avec les dauphins

Après avoir crapahuté en montagne, dans les airs ou sous la terre, nous voilà arrivé au bord du lagon, synonyme de baignade en toute sécurité, sans aucun risque de requins. Nous partons pour une excursion d’une demi-journée afin de tenter d’observer en snorkeling les dauphins qui fréquentent toute l’année les eaux réunionnaises. Ce type de sortie est très réglementé et nous constaterons d’emblée le sérieux et le grand respect des organisateurs. La couleur est annoncée d’entrée : nous devrons nous mettre à l’eau en faisant le moins de bruit possible, nager sans éclabousser l’eau, doucement, très doucement, et avancer en un bloc pour passer pour un seul animal (et non pas une invasion d’humains grouillants et gesticulants). Et nous sommes prévenus : si les dauphins fuient le contact, nous les laisseront en paix et quitteront direct leur territoire. Nous suivons les instructions à la lettre, retenant notre souffle, guettant des yeux le bleu intense de l’océan… jusqu’à ce que la magie de la nature opère ! Une grande famille d’une bonne trentaine d’individus nagent en dessous de nous. Ils nous dépassent tranquillement et poursuivent leur course vers le large. Nous remontons à bord du bateau, continuons notre navigation et Ô chance : une deuxième famille que nous pouvons à nouveau observer en snorkeling l’espace de quelques longues et précieuses minutes. Tout simplement hallucinant… A savoir qu’en saison, dès juin/juillet jusqu’en septembre, ces sorties permettent avec un peu de chance d’admirer également les baleines ! 

Vous l’aurez compris, La Réunion fait partie de ces destinations qui sait séduire chacun de ses visiteurs, sur terre, dans les airs ou en mer.  Des logements de charme ainsi que quelques adresses de luxe permettent de profiter d’un séjour tout confort, les distances sont courtes et les routes excellentes, sans compter le must à mes yeux : une cuisine incroyablement savoureuse (déprime assurée sur ce point pour ma part au retour) ! Alors n’attendez-vous : découvrez vous aussi ce petit bijou volcanique de l’océan Indien…