Mémorables découvertes en terre perse

Candice Mercier Slama Découvertes

“Sois prudente” dit-on, parfois, à quelqu’un qui part quelques temps à l’étranger… Bizarrement, avant de partir en Iran, j’ai entendu cette phrase plus souvent, et les personnes qui voyageaient avec moi également.

De par sa situation politique et géographique, en plein cœur du Moyen-Orient, visiter l’Iran est inconcevable pour certains ; moi, je trépigne d’impatience!

Prononcée en fin d’année 2015, la levée des sanctions contre l’Iran créé des opportunités économiques d’une part, mais également touristiques.

J’ai la chance de prendre part à un voyage de/à Téhéran qui passe par Kashan, Kerman et Yazd, entre autres, jusqu’à Shiraz ; je repartirai de Shiraz et mes compagnons de voyage continueront vers le nord pour rejoindre la fabuleuse ville d’Ispahan et ses mille secrets !

Mes tuniques, pantalons et foulards dans la soute, je rejoins mes compagnons de voyage et embarque pour Téhéran, via Istanbul. Dès l’arrivée de l’avion à Téhéran, nous les femmes sommes immédiatement mises « dans le bain », il faut se voiler. Un hijab suffit, mais je n’ai pas la main, même avec les sixtus, il glisse, il tombe, nous rions toutes de notre manque de pratique et comparons nos chevelures.

La douane passée, nous rencontrons notre guide, Aliréza. Il est jeune (35 ans environ), possède une maîtrise de langue française et est guide en Iran depuis plus de 5 ans, je me réjouis de découvrir l’Iran à travers ses récits.

Le transfert pour arriver au centre de Téhéran prend 1h00 environ, car nous sommes à l’heure de pointe (07h00) et que Téhéran n’échappe pas à la réputation des grandes villes où c’est le plus gros et le plus habile qui passe en premier… Un chaos où l’on reste très poli, en effet, on ne klaxonne pas beaucoup par ici.

Sur la photo ci-jointe, il y a donc officiellement trois voies.

Traffic Tehran

Notre première journée est consacrée à la découverte de la capitale ; à ne pas manquer, le musée archéologique et le Palais de Golestan, témoin artistique et architectural de l’ère qadjare.

Pour terminer cette journée en beauté, notre guide nous emmène dans un excellent restaurant à 1 min à pied de notre hôtel et nous découvrons les kofteh à l’iranienne, succulent ! Moi qui aime tout goûter à la nourriture locale, je sens que mes papilles vont s’affoler pendant ces 7 prochains jours.

Kofteh

Le lendemain, nous filons vers le sud et découvrons le mausolée de Qom (y repose la sœur du 8e imam). Après avoir traversé des tentes pour être proprement vêtues (autrement dit, tchador imposé pour toutes, mais fleuris pour nous les touristes), je me trouve devant un monument religieux chiite pour la première fois et je suis époustouflée par tant de beauté.

Les détails des mosaïques sur les murs, la hauteur des minarets, ces tons de bleu vifs, quelle beauté ! Ici, je me fais tout simplement approcher par une iranienne, dont le seul plaisir est de poser avec moi sur ma photo souvenir ; un sourire plus tard, elle avait disparu.

Qom 1 Qom 2

On m’avait parlé de l’accueil chaleureux des iraniens et de leur spontanéité ; ce moment à Qom en est un excellent exemple. Tout au long de mon périple, les iraniens que j’ai rencontré se sont montrés accueillants, intéressés et curieux de l’image (négative) de leur pays auprès de nous, les Occidentaux. Ils se présentent par leurs prénoms en vous tendant la main, c’est chaleureux et cela fait du bien !

Si l’on ne cherche pas forcément à rencontrer la population locale, on sera éblouit par l’architecture et l’histoire de l’Iran. Chaque étape possède une histoire différente, des paysages magnifiquement variés, des monuments aux ères et influences diverses.

Kashan, avec son magnifique bazar (et son dôme central aux décorations si fines), ses somptueuses maisons traditionnelles et ses si soignés jardins de Fin, est sise dans l’une des nombreuses oasis de cette région aride. Entre Kashan et Kerman, nous faisons un détour par le petit village montagnard d’Abyaneh et ses maisons de briques de terre ocre. Un village atypique qui vaut la peine d’être vu, car il offre un contraste intéressant avec les monuments religieux que l’on découvre dans les autres villes d’Iran. Abyaneh se trouve au bout d’une route de montagne, où le paysage varie entre plantations de rosiers et de pistaches. De plus, il est possible de faire une jolie promenade dans et autour du village, qui peut se terminer par l’ancienne forteresse qui surplombe le village.

Abyaneh depuis la forteresse

Abyaneh depuis la forteresse

Alentours d'Abyaneh

Alentours d’Abyaneh

La région de Natanz, Nain et Kerman (à ne pas manquer : les visites de la forteresse de Rayen et du majestueux et raffiné mausolée de Shah Nematollah Vali à Mahan), offre de nombreux sites à visiter, par exemple à Nain, il existe l’une des plus anciennes mosquées « Jameh » (mosquée du vendredi) du pays. Elle touche par son apparence sobre et l’histoire qu’elle dégage.

Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls visiteurs ici, nous sommes rejoints par de jeunes écoliers, la tranche d’âge espiègle dans toute sa splendeur !

Ecoliers à Nain

L’un de mes coups de cœur en Iran est la ville de Yazd, qui est située entre les deux déserts principaux du pays, sur la route de la soie. C’est ici qu’il a fait le plus chaud, environ 40 °C en milieu de journée ; une sieste nous est donc imposée avant de reprendre les visites de la tour du silence, puis de la ville. Nous gravissons les flancs de la tour de silence et profitons d’une jolie vue sur le village abandonné des zoroastriens au pied de cette même tour, et de la ville de Yazd plus au fond.

Tour du Silence Yazd

Tour du Silence Yazd

Plus tard, nous arpentons les ruelles éclairées de Yazd pour s’offrir un coucher de soleil depuis la terrasse sur le toit d’un petit café ; c’était sans compter la tempête de sable qui s’est abattue sur la ville. Pas de coucher de soleil, mais une vue saisissante sur la ville au crépuscule et ses nombreux bagdirs (tours à vent) dont les hauteurs découpent le panorama à 360°.

Panorama des toits de Yazd

Panorama des toits de Yazd

Ici, et il vaut la peine d’être mentionné, nous avons logé à l’hôtel Dad, ancienne usine de transport reconvertie en hôtel 4*depuis 2007. Ses chambres sont spacieuses et donnent sur une grande cour intérieure fleurie où l’on peut prendre son petit-déjeuner. Il y a plein de logements en Iran qui possèdent un charme incroyable de par leur architecture d’époque.

Mes découvertes se terminent à Shiraz, où le guide démontre beaucoup de sympathie en organisant l’un des meilleurs restaurants de la ville pour mon dernier repas en Iran (le Haft Khan, n°1 sur tripadvisor, restaurant chic à la nourriture exquise, où l’on a la possibilité de manger assis, sur de beaux tapis et accompagné de musique enchantante).

Restaurant ShirazFestin à Shiraz

J’aurais encore le temps de profiter de la démonstration de joie des iraniens en prenant part à la célébration de nuit de l’anniversaire de la mort de la sœur d’un imam.

J’assiste avec plaisir à la réunion de familles, de jeunes amis, l’air heureux. Je compare leurs regards à ceux des jeunes de chez nous et je me dis qu’il n’y a pas d’alcool dans ce pays et c’est tant mieux. Ce qui me surprend encore dans ce pays, c’est cette tolérance des pratiquants religieux envers les visiteurs, nous les enjambons dans la mosquée pour notre visite et eux prient tranquillement, sans se laisser déranger par notre présence, seuls ou en famille.

Je resterai sur cette note positive, l’Iran qui brille de mille feux, qui offre à ses visiteurs des sites éblouissant de beauté et de finesse, un accueil sans pareil et une nourriture exquise.

Non je n’ai pas vu Persépolis, ni la majestueuse Ispahan, mais cela me donnera une occasion supplémentaire de revenir et être impressionnée à nouveau. A bientôt  !

Bazar de Kashan

Bazar de Kashan

Mosquée du vendredi Nain

Mosquée du vendredi Nain

Shiraz de nuit

Shiraz de nuit