Le Brésil c’est « legal » !

Andréanne Kohler Découvertes

Frères jaguar

Je vous ai quitté aux chutes d’Iguaçu (qui valent sans conteste une visite de 2-3 jours), je vous retrouve au coeur de la plus grande zone humide du monde… bienvenue au Pantanal, Brésil ! Si l’Amazonie évoque en chacun d’entre nous des images de forêts abondantes, de larges fleuves aux eaux peuplées de poissons plus ou moins ragoûtants, la mention du Pantanal laisse souvent pantois. Même situer la région sur une carte peut s’avérer être un exercice difficile. 

Alors voici un peu d’aide : le Pantanal est situé dans l’état de Mato Grosso do Sul, soit au centre-ouest du Brésil. Il est énorme (plus de 4 fois la superficie de la Suisse) et possède plusieurs atouts pour les familles, les amoureux de la nature et les personnes à la recherche d’animaux sauvages : d’abord il est exempt de paludisme – moustiques certes il y a, mais hormis un bon spray, pas de pastilles préventives à prendre – ensuite il se visite idéalement en période sèche, soit entre avril et octobre, et les chances d’apercevoir le jaguar sauvage sont très, très grandes… last but not least, il y a des logements pour tous les budgets (ou presque !). 

Maxime et moi optons pour un lodge simple mais bien situé, à 6h de bus de la ville de Campo Grande. Diverses activités sont incluses dans l’offre et le programme est alléchant : safari en camion, pêche au piranha, safari en bateau de jour et de nuit, à la recherche des caïmans et des fameux jaguars. Le tout dans un cadre magique, en bord de rivière, isolé à souhait avec pour seuls voisins les capybaras qui se roulent dans la boue et les aras bleus qui prennent le soleil devant notre terrasse. Une pause nature qui permet à mon binôme de se relaxer – quoique, je m’avance un peu si j’y repense … les pistes en fin de saison sèche sont vraiment mauvaises, la chaleur est écrasante et la poussière avalée (encore, me direz-vous après avoir lu l’Argentine !) est considérable. Mais on oublie toujours vite les petits inconforts pour ne garder en tête que les moments magiques, non ? 

Aras du Pantanal

Si proche sur la carte, et pourtant à plus de 4h de bus, nous faisons halte à Bonito. Ce joli nom de ville-village nous fait de l’oeil avec ses rivières aux eaux limpides (les plus limpides du monde, paraît-il !) et avec ses nombreuses activités « outdoor ». Nous nous lançons avec plaisir dans l’excursion la plus classique : celle de « flottaison » dans la rivière Sucuri, à la découverte de la faune aquatique. Par flottaison les brésiliens entendent la descente avec masque et tuba, poussé par le courant, d’un fleuve. Complètement transparente, l’eau nous a permis d’admirer des centaines de poissons locaux que vous retrouvez, le soir venu, dans votre assiette. Histoire de faire monter notre adrénaline, nous apprécions ici aussi les tyroliennes avec atterrissage les fesses dans l’eau ! Bref, peu connues les régions du Pantanal et de Bonito méritent largement le détour et elles permettent de découvrir un Brésil hors des sentiers battus.

Dans les eaux de Bonito Dans les eaux de Bonito

Dans la même idée, sachant que personnellement j’aime sortir des chemins tout tracés, nous avons mis le cap vers le nord-est pour atterrir à Sao Luis. Bien que la ville coloniale soit jolie, elle n’est pas le but final de notre visite, mais bien la « porte d’entrée » vers les Lençois de Maranhenses. J’en avais vu des photos et je désirais admirer de mes propres yeux ces lagunes turquoises qui, quelques mois durant l’année, inondent le creux des dunes du désert. Les conseils de notre hôte à Sao Luis nous amènent à Atins. Le bout du monde. Exactement ce que j’adore : depuis la dernière ville digne de ce nom, une arrivée par piste (1h30) ou par bateau (également 1h30) puis du sable et rien que du sable. Des quads, des chevaux, quelques pickups, mais surtout nos pieds qui s’enfoncent pour se déplacer. Et des kites-surfs à perte de vue, quelques restaurants où l’on se rend pieds nus (attention à ce niveau-là il reste du travail, ou des opportunités pour ceux qui désirent s’expatrier : ne vous attendez pas à manger varié ou incroyablement bien ici… ce sera soit pizza, soit poisson et riz !). Puis ces Lençois, juste à la frontière du village. D’une beauté incroyable et on s’y baigne, la température de l’eau est juste comme il faut. Le soir, au coucher du soleil, j’offre à Maxime ce qu’il attend depuis son séjour à la Estancia en Argentine : une balade à cheval dans ce décor exceptionnel. Les chevaux sont petits (c’est à cause du sable nous explique Faucondo, notre charmant guide) et ça me rassure. On tombera de moins haut, le cas échéant ! Cette étape dans le nord est certainement un des coups de coeur de notre voyage, bien que là je commence réellement à rêver d’un ostéo qui me remettrait mon dos en place ! 

Piscine des Lençois A cheval dans les Lençois

2 semaines ont déjà passé et impossible de tenir notre budget journalier au Brésil, ceci même en logeant très simplement et en cuisinant, là où possible, nous-même. Les enfants payent ici dès 5 ans comme les adultes, je n’avais pas prévu cela. Mais tant pis, ma philosophie étant de profiter de chaque instant de la vie, je décide de poursuivre sur notre lancée brésilienne et nous entamons ainsi la descente le long de la côte, avec des arrêts plus classiques mais toujours exceptionnels. 

A Salvador de Bahia, ville afro-brésilienne par excellence, lieu de naissance de la capoeira, Maxime et moi participons à un cours de cet art, entre lutte et danse, avec la « maestra » Lene. Rituels et gestes se suivent, nous suons à grosses gouttes et après une heure de cours, les positions « cocorinha », « negativa » et « ginga » ne sont pas sous contrôle, mais sont connues. Nous aurons eu d’abord un peu peur de cette prof sévère, mais au final ce fut un super moment dont nous garderons un très bon souvenir. 

Après le rythme intense des 6 dernières semaines de voyage, nous décidons de nous octroyer une petite pause « plage » sur l’île de Morro de Sao Paolo. Pas de voiture ici, des plages et des criques bordées de forêts (ou de restaurants pour certaines), des piscines naturelles pour admirer des nemos sans même mettre la tête sous l’eau, des jus de fruits et bien sûr des caïpirinhas aux saveurs exotiques. Waouw, c’est les vacances pendant quelques jours ! 

Mais l’appel de la route se fait rapidement ressentir et cette fois c’est vers la ville minière d’Ouro Preto que nous nous dirigeons. Elle est magnifique ! J’ai rarement vu une aussi belle ville dans son ensemble. Pas d’agglomération douteuse, pas de quartiers oubliés par les restaurations. Par contre, qu’est ce que ça monte et ça descend ! Sur des pavés irréguliers, sûr que nos mollets auront bien travaillés ici. Si à l’époque la ville recelait de plus de 2000 mines d’or, seules certaines se visitent encore aujourd’hui et les histoires d’esclavage qui y sont liées sont fascinantes. Imaginez que mon fils aurait valu 400 gr d’or à l’époque, alors qu’un homme fort, du Congo ou du Bénin, en valait 1.8 kg. Il va sans dire que moi je payerais tout l’or du monde pour mon fils ! Les mines de Passagem, elles, se découvrent à bord d’un chariot minier de l’époque. La descente dans les entrailles de la montagne m’a personnellement bien fait rire, alors que Maxime a paniqué en voyant ce petit fil auquel nous étions rattachés ! 

Vue sur Ouro Preto Mines d'Ouro Preto

Un bus de nuit – donc une nuit pas reposante du tout – nous amène à Rio de Janeiro. J’adore cette ville ! Même sous la pluie, comme nous la découvrons ces jours-ci, elle a ce petit plus qui ne s’explique pas. La fenêtre « soleil » de quelques heures nous permet de grimper sur le Pain de Sucre, de savourer la vue, puis de plonger dans les vagues de Copacabana – ah ben oui, il est de ces mythes auxquels on ne peut échapper ! Et comme je tiens à ce que Maxime ramène une vision aussi large que possible des différentes cultures et pays visités, j’opte pour une visite guidée à pied et en français de la favela de Rocinha. C’est une ville dans la ville, qui jouxte les plus chics quartiers de Rio, et qui derrière des façades plus ou moins normales cache un dédale d’escaliers et de ruelles que seuls il nous est impossible de visiter. Loin du voyeurisme que je craignais, cette excursion guidée par un habitant de la favela ouvre l’esprit, mais ne donne de loin pas les réponses à toutes les questions que l’on pourrait se poser. Chacun garde son jardin secret et ici malgré un peu d’insistance (on ne se refait pas !), il me fut difficile de vraiment aller au delà de ce qu’on voulait bien me montrer… Ceci dit, je recommande cette excursion à tout le monde, elle en vaut largement la peine ! 

A 4h de route et 30 minutes de bateau, c’est un paradis naturel qui marque la fin, ou presque, de notre séjour au Brésil. Nous accostons dans des conditions difficiles sur Ilha Grande, mais nous découvrons le lendemain, sous un soleil radieux, après 1h30 de randonnée à travers la jungle vallonnée et glissante (la pluie de la veille !) , une plage absolument superbe : Lopez Mendez, ses vagues, son étendue, ses palmiers nous accueillent pour une journée fabuleuse (mais épuisante, car il a fallut refaire les 1h30 dans le sens inverse !). 

Ihla Grande Ilha Grande

C’est chez les parents d’une amie que nous clôturons notre mois de vadrouille au Brésil et que nous nous préparons à partir au Mexique. Et comme le disent si joliment les brésiliens : « fue legal» (c’était super) ! 

Tourisme Pour Tous dispose de toutes les connaissances et informations pour concocter un itinéraire selon vos souhaits et votre budget. Il est important de savoir qu’au Brésil, sans CPF (numéro d’identification brésilien), il est impossible de réserver certains services sur Internet (transports avant tout). De plus Internet ne marchera jamais comme à la maison : évitez-vous des cheveux gris en vacances et réservez par le biais de votre agence de voyage préférée !