4 mois en mode « off »

Andréanne Kohler Découvertes

route 40_maxPour commencer, ce sera une virée chez les Gauchos !

13 ans que je portais « l’étiquette » Product Manager Tourisme Pour Tous, autant d’années pendant lesquelles j’ai écrit sous ce titre à propos de voyages et de découvertes que j’ai eu la chance de faire à travers le monde. Aujourd’hui c’est une nouvelle « étiquette » que je porte fièrement : celle de maman globetrotteuse en transition professionnelle. Pas mal non ? 

Alors vous vous demandez peut-être comment j’ai mis sur pied mon itinéraire de ces 4 mois, quels furent mes critères de sélections et mes motivations par rapport au choix des pays ?

D’un côté nous avions « mes destinations de coeur ». De l’autre un budget. Puis il fallait prendre en considération les saisons idéales et ce qui était « faisable » avec un enfant de 8 ans (important :s’il apprécie les étapes, c’est autant de « vacances » pour vous. Si au contraire il les trouve ennuyantes, vous passerez votre temps à l’occuper…). Et finalement tenir compte de ce que je ne connaissais pas, de ce que j’avais déjà vu, de ce que j’avais envie de revoir… 

C’est le coeur, et non le budget, qui a parlé. L’Amérique latine donc (pour commencer!). Le choix reste vaste, mais se profile facilement : 20 ans déjà que je n’étais pas retournée en Argentine du Nord – un pays où nous avons des amis et une région où la météo est propice au voyage en août-septembre. Il fallait juste prévoir un itinéraire qui n’implique pas de dormir à trop haute altitude en raison des poumons de ma progéniture (ici chacun est libre de choisir/consulter son médecin, mais personnellement j’ai posé cette limite à 3000m.) 

Avant de rentrer dans le vif de notre périple de 4 mois, nombre d’entre vous doivent se demander comment j’ai résolu le « souci » de l’école de mon fils. En Suisse chaque canton a ses lois… Vaud, par chance est plutôt tolérant en matière d’instruction publique : si le congé n’est pas accordé, il suffit de « déscolariser » son enfant et de lui faire l’école à domicile. Le domicile étant celui que l’on veut bien… un hamac, un bus, une terrasse de bungalow… Je ne suis certes pas maîtresse et il me manque souvent les « petits trucs » pour bien expliquer, mais grâce à la gentille collaboration et aux conseils de celle de Maxime, les leçons avancent bon train, à raison d’une heure quotidienne intensive, complétée par de nombreuses explications tout au long de la route.

Max_école

Sac à dos bouclés, à nous deux env. 23 kg, nous profitons d’un agréable vol Alitalia pour rallier Buenos Aires, la vivante capitale argentine. C’est une ville facile à découvrir qui permet une excellente acclimatation en terre latine, la nourriture dans tout le pays est succulente (végétariens mis à part, personne ne sera indifférent à la viande juteuse – et je ne mentionnerai même pas les excellents crûs qui se dégustent à prix très abordables). En outre, aucun vaccin n’est requis et pas de quoi s’inquiéter plus que chez nous quant à la sécurité. 

Notre périple routier de 16 jours nous a conduit de Mendoza (la capitale du fameux vin sus-cité!) à Salta, soit un total d’env. 3000 km de routes et de pistes poussiéreuses. Cet itinéraire longeant la cordillère des Andes et la frontière chilienne nous a permis de découvrir les Parcs Nationaux de Talampaya et d’Ischigualasto, assez exceptionnels tous les deux. Le premier est spectaculaire dans ses formations rocheuses et ses pétroglyphes, le second possède une variété de paysages désertiques incroyables et lunaires. Nous avons été seuls au monde pendant la quasi totalité de la montée de la célèbre route 40, entre Mendoza et Tafi del Valle. Mais notons aussi que la route fut parfois monotone et qu’en dehors des Parcs il y a relativement peu à faire. De ce fait, je recommande aux voyageurs, du moins à ceux avec des enfants, de s’épargner les importants frais « one way » du véhicule et de prendre et retourner la voiture de location à Salta. Si grand amateur de vin il y a, alors un vol Buenos Aires – Mendoza, puis un autre de Mendoza à Salta, sera éventuellement plus intéressant… Pour la visite des deux Parcs Nationaux, ils sont également atteignables au départ de la ville de La Rioja. 

IMG_E7683

Là où le tout devient vraiment génial, c’est à Tafi del Valle. Bourgade située à 2100m. d’altitude dans un décor sauvage, on y trouve, légèrement à l’écart, une magnifique estancia dont Tourisme Pour Tous a toutes les coordonnées… 10 chambres soignées sont réparties autour d’une jolie cour, mais ce sont surtout les extérieurs qui enchantent. Des centaines de vaches produisent du fromage local (avouons-le… assez décevant par rapport à nos délicieux laitages à nous), des lamas paissent la journée dans les champs environnants et permettent de déguster le soir venu un délicieux carpaccio, des chevaux élégants vous permettent de parcourir les incroyables versants dénudés des montagnes environnantes. Magique. 2 nuits au minimum sont chaudement recommandées pour pouvoir profiter des nombreuses possibilités de randonnées, ainsi que des balades à cheval. 

DSC04147

Un peu plus loin, les ruines de Quilmès, à visiter en route, nous plongent immédiatement dans un passé poignant. Maxime a été fort impressionné par les guerriers envahisseurs qui ont marqués l’histoire du pays et cette étape aura fortement contribué au chapitre histoire de sa scolarisation à « domicile ». A côté des invasions, mon fils est aussi devenu le spécialiste des camélidés. Sauriez-vous différencier un guanaco d’une vigogne, un lama d’un alpaga ? Et qui crache quand ? Allez – cette réponse je vous la donne : le lama lorsqu’il est fâché ou qu’il se sent attaqué, le guanaco… tout le temps ! Bref, cette école de la vie, en pleine nature, est fantastique et tellement enrichissante. Un pur bonheur. 

Je ne vais pas rentrer dans le détail de chaque étape de ce NOA (abréviation du Nord-Ouest argentin) car si vous consultez le post de Melissa Badan sur l’Argentine, elle mentionne avec la même passion qui m’anime plusieurs arrêts incontournables. Néanmoins j’aimerais m’arrêter à Purmamarca et sa montagne aux 7 couleurs. Le village n’a guère changé en 20 ans, c’est rare est fort appréciable. Toujours pas d’essence (se méfier donc!) et relativement peu d’infrastructure. Mais il y a cette petite rando d’une heure qui contourne la montagne, à faire vers 16h pour profiter au mieux de la luminosité, qui offre des panoramas superbes dans un havre de paix. A noter que pour photographier la montagne sous ses meilleurs auspices, il faudra revenir le lendemain matin tôt. 

Et surtout, au départ de Purmamarca (qui sera la dernière étape d’une boucle dans le NOA), je recommande un retour à Salta par le désert de sel de Salinas Grandes puis par San Antonio de las Cobres. Attention, cet itinéraire passe à plus de 4100m. d’altitude et comporte une partie de piste assez mauvaise, néanmoins praticable avec une voiture normale (pas de 4×4 requis). Si désiré, si l’altitude est bien supportée et que les jours coïncident, possibilité de dormir à San Antonio de las Cobres (hébergement très simple, 3700m.) afin de prendre le lendemain, à 12h00, le train des nuages qui mène au viaduc le plus connu du trajet, à 4200m.. Au retour la descente jusqu’à Salta, aisée, se fait en env. 3h – aucun souci donc pour la faire suite à l’excursion en train. 

IMG_7808

A Salta, parents et enfants ne pourront qu’être impressionnés par la visite du MAAM (musée d’archéologie de haute montagne). C’est ici que sont conservées dans d’excellentes conditions les momies de 3 enfants offerts aux Dieux Incas (une fillette, un garçon et leur très  jeune intendante). Elles furent préservées par le froid pendant plus de 500 ans et découvertes en 1999 au sommet du volcan Lullailaco (6737 m.). Les momies sont exposées en alternance et changées tous les 6 mois. Nous avons eu la chance de voir la petite fille et toute la famille a été frappée par l’incroyable  conservation.

Altitude, grandes amplitudes de températures (de 2-3 °C le matin à 28°C l’après-midi), poussière, hébergements relativement simples… des conditions qui ne sont certes pas des plus faciles, et si les paysages sont absolument merveilleux, il faut malgré tout en être conscient. En famille, ces découvertes conviendront aux amoureux de la nature et de la vie « outdoor », aux enfants qui aiment les animaux et à ceux qui ne rechignent pas à faire un peu de randonnée. Car sans chercher à se perdre un peu dans ses paysages immenses et fascinants, la magie du NOA ne saurait opérer entièrement…

TPT talampaya

Pour notre part, après avoir parcouru tant de kilomètres et avalé autant de poussière, nous terminons la première partie de ce voyage aux cataractes d’Iguaçu, à cheval entre l’Argentine et le Brésil. Cette étape nous permettra également de faire le lien avec la suite de notre périple, le Brésil justement. 

coati

bird iguacuvaran iguacu

Tourisme Pour Tous est à votre disposition pour mettre sur pied l’itinéraire adapté à vos envies.