Maurice Autrement…

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Vous connaissez l’Ile Maurice ? Ses plages de sable fin, ses eaux cristallines et ses hôtels luxueux ?

Mais connaissez-vous l’Ile Maurice différemment ? Ses sommets escarpés, sa jungle, ses cascades, ses petits villages et sa nature exubérante ?

C’est cette île authentique, sauvage et encore préservée que je vous invite à découvrir lors d’une « petite » sortie trail-running.

Tout commence par une simple discussion avec notre collègue de Beachcomber venu nous rendre visite à Lausanne. « Alors tu cours toujours ? Tu sais que nous organisons un trail à Maurice en juillet ? Tu devrais venir ! »

Et c’est ainsi que je me retrouve au départ de l’UTRB (Ultra Trail Raidlight Beachcomber) le samedi 25 juillet à 5h du matin. L’objectif est de relier l’hôtel Paradis, au pied du Morne, à l’hôtel Shandrani, sur la côte est, au terme d’un parcours épique de 100km et 4700m de dénivelé…

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Avec un départ à la frontale le long de la plage de l’hôtel, l’ambiance est déjà magique. Nous sommes une petite cinquantaine de « fous » à tenter l’expérience, pas de quoi bouchonner sur les sentiers. Je suis donc prêt à me retrouver seul pour un long moment.

Je grimpe les contreforts du Morne, jusqu’à 200m du sommet, de nuit et sous la pluie. C’est ici que le jour se lève et que le soleil fait son apparition. Je peux alors profiter d’une vue splendide sur le lagon en contrebas.

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Les 15 premiers kilomètres sont faciles, je peux courir sans difficulté mais déjà me rendre compte qu’ici tout est nature. Les quelques sentiers ou traces existants ne sont pas balisés, il faut rester concentré sur les rubalises posées par l’organisation pour ne pas perdre son chemin.

C’est lors de la 2ème ascension que les difficultés commencent. Une ascension du Petit Morne « droit dans la pente », une succession de passages très escarpés taillés dans la forêt, des cordes puis quelques pas d’escalade dans la falaise pour atteindre un sommet isolé et peu fréquenté. Même la descente, désormais sur sentier, ne fait aucun virage, heureusement les arbres sont là pour me retenir. C’est désormais clair, les organisateurs n’ont pas fait dans la demi-mesure, la journée sera longue.

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Je continue mon périple à travers des paysages de savane, en traversant même une réserve de cerfs, avant d’attaquer une nouvelle montée sur une large piste. De nombreux propriétaires ont ouvert l’accès à leurs terrains juste pour la course, l’occasion de découvrir des lieux habituellement inaccessibles.

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Tout au long du parcours, des postes de ravitaillement sont installés, et sur certains d’eux, un cuisiner Beachcomber vous attend pour vous préparer un bon plat, idéal pour reprendre des forces. Un peu de confort ne fait pas de mal. L’accueil et les encouragements des bénévoles tout au long du parcours sont également une aide précieuse.

Arrive alors le clou du spectacle, l’ascension du Piton de la Petite Rivière Noire, le point culminant de l’Ile Maurice avec ses 828m. En temps normal, un sentier facile à l’ombre des goyaviers conduit au sommet (seuls les 50 derniers mètres sont escarpés et équipés d’une corde fixe). Mais pour un traileur, ce serait trop simple ! L’organisation a eu la bonne idée de tailler un itinéraire en pleine jungle, il faut se faufiler entre les arbres, lianes, racines… traverser quelques petites rivières, escalader des ressauts rocheux, fuir les moustiques qui piquent à travers les vêtements et éviter les très nombreuses termitières. Une escalade qui aura raison de mes cuisses, j’arrive au sommet perclus de crampes, en marchant comme un robot. La vue à 360° vaut largement les calories dépensées, le panorama est incroyable, tant du côté du lagon que des montagnes alentours. Une sensation d’être un privilégié.

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Il faut ensuite descendre dans les Gorges de Black River, par une trace boueuse puis raide, escarpée, de multiples cordes sont indispensables pour franchir certaines parois rocheuses. Ici l’ambiance est différente, la Rivière Noire coule au fond d’une gorge encaissée, une sensation d’être au bout du monde. Une fois en bas et le ravitaillement atteint je décide d’abandonner, après 50km et 3000m de dénivelé. La difficulté du parcours aura eu raison de ma motivation et de mes forces, mais je suis malgré tout heureux. Heureux d’avoir tout donné et d’avoir découvert des paysages que peu auront l’occasion de voir.

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Après l’effort le réconfort, quelques jours de repos complets à l’hôtel Beachcomber Shandrani seront appréciables.

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L’Ile Maurice a beaucoup plus à offrir que l’on peut le croire. N’hésitez pas à sortir des sentiers battus, le temps d’une randonnée ou d’une course par exemple, vos efforts seront largement récompensés.