En terre Birmane, la beauté des classiques !

Andréanne Kohler Découvertes

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En fait… voyageons-nous en terres birmanes ou au Myanmar ?

Bonne question…moi-même je ne saurais y répondre avec assurance. C’est politique, certes. Mais plus précisément ? Après vérification, il s’avère que le nom de Myanmar est donné au pays en 1989 par la junte militaire. Celui qui utilisait encore, jusqu’il y a peu, le nom de Birmanie faisait ainsi signifier son opposition à un régime militaire particulièrement strict. Mais depuis la relative libéralisation du pays en 2011, l’utilisation de tel ou tel nom est à nouveau plus neutre. Pour ma part, je parlerai donc de Birmanie, et des Birmans. J’englobe ainsi les habitants de toutes les ethnies du pays, soit près de 135 groupes officiellement recensés.

Après cette clarification succincte, je vous invite à me suivre à la découverte des beautés classiques du pays. Mingalabar et bienvenue !

Andréanne

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Si je devais résumer la Birmanie en une couleur, je lui attribuerais le jaune doré. Celui des superbes pagodes qui brillent un peu partout dans le pays.

La plupart des voyages commencent à Yangon. Une ville peu excitante, qui se résume à mon avis à beaucoup de trafic et à un intérêt limité. Néanmoins chaque visiteur devrait prendre le temps de se « perdre » à la somptueuse « Shwedagon ». C’est peut-être la pagode la plus marquante du pays, d’abord parce que souvent la première visitée, mais aussi en raison de son élégance et de sa grandeur. Les explications d’un guide sont prenantes, mais ce qui l’est encore plus, c’est de se poser à l’ombre d’une coupole, sur une marche d’escalier, et d’observer la foule omniprésente, birmane et internationale. Les uns flânent, les autres suivent une procession, les troisièmes méditent au pied d’une statue de bouddha, au son d’une cloche à prière. Fascinant. Notre âme est partie avec nous en voyage…

Shwedagon

Sur le site de la Pagode de Shwedagon

A quelques heures de route, une route qui, comme maintes autres actuellement, est en plein élargissement et en construction, notre âme s’invite à un pèlerinage magique. 45 minutes de montée raide digne des carrousels les plus fous, entassés à bord d’un camion soviet, nous mènent au rocher d’Or. Plus que des touristes, ce sont surtout les birmans qui convoitent le lieu. Au coucher du soleil, l’énorme boule d’or posée en équilibre sur un flanc de montagne s’enflamme et l’agitation des pèlerins est accaparante. Tel des paparazzis ils nous prennent en chasse pour un selfie volé, une photo souvenir. Bien que l’offre hôtelière sur place soit de qualité médiocre et chère, pouvoir vivre les premiers ou les derniers instants de la journée sur place vaut un détour – surtout si votre temps n’est pas limité au minimum.

Divers

Sans atterrir réellement, votre âme poursuit son voyage (en avion de préférence, sauf si vous disposez de longues vacances…) vers un site spectaculaire. A mon avis le plus beau du pays. Le plus beau d’Asie peut-être ? Sûrement. Bagan et sa plaine couverte de milliers de pagodes. Peu de dorures ici, mais plutôt de la vieille pierre dans un cadre soit vert à souhait (entre octobre et janvier), puis de plus en plus ocre, pour devenir terre poussiéreuse fin avril, à la fin de la saison sèche. Selon le voyage et vos préférences, vous sillonnerez le site en véhicule privé, en calèche à cheval, ou en scooter électrique. Une variante peu onéreuse qui vous permet de vous arrêter au gré de vos envies, ou plutôt au gré de … routes et chèvres égarées ! La beauté du lieu et l’essor du tourisme a permis à de nombreux hôtels de voir le jour, et de par la concurrence, à accroître la qualité des services. Profitez-en…ici du 3* au 5* luxe le choix est large et s’y établir 2-3 jours est une bonne idée.

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En bateau, en bus ou en avion…Mandalay, ancienne capitale aux environs historiques n’est plus qu’à un saut (un grand !) de puce. Etape parfois oubliée par les itinéraires classiques, j’aime pour ma part son ambiance citadine sans excès et surtout ses alentours variés. Pagodes certes, mais aussi moines souriants et paysages bucoliques. Mon coup de cœur de la région ? Un classique… la promenade (le soir c’est mieux, mais le matin c’est bien aussi !) sur le pont U Bein. Long de près de 2km, tout en bois, il offre une quiétude bienvenue et des scènes de vie très typiques. Car n’est-ce pas ici que viennent se bécoter les jeunes amoureux au coucher du soleil, que les femmes aux habits traditionnels se posent sur un banc pour papoter, que les papis poussent leur bicyclette rouillée vers l’autre rive ?

Pont d'U Bein

Pont d’U Bein

Gavés de temples et de pagodes, nous reposons notre âme au bord du lac Inlé. Ses pêcheurs à la technique bien particulière (ils rament avec une jambe), ses jardins flottants et ses artisans se découvrent au cours d’une journée radieuse sur le lac. Aujourd’hui de (trop) nombreuses pirogues en bois pétardent en remontant le canal et le charme, en haute saison, peut être quelque peu brisé par le vacarme incessant. Ayant passé par ici il y a 10 ans, j’en reste quelque peu pantoise.

Pirogue sur le Lac Inlé

Pirogue sur le Lac Inlé

Mais Inlé reste un incontournable de la Birmanie et le lac est aussi le point de départ vers l’une ou l’autre découverte moins classique. Pour ma part, j’embarque à bord d’un train local, en classe locale, banquettes en bois et portes branlantes, vers Kalaw. Pannes et pauses comprises, il me faudra bien 5h30 pour atteindre la petite station de montagne (contre 2h en voiture, mais voilà tout le charme du pays !).

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J’aurais aussi pu le faire à pied, à travers champs de choux et de thé, par monts et collines, en 3 jours. Mais cette année je voyage avec mon garçon de 6 ans, et la température avoisine les 40°C. Pas l’idéal. Kalaw nous invite néanmoins à une randonnée dans ses alentours, une étape nature bienvenue dans toute cette culture…

En début d’article j’ai attribué une couleur à la Birmanie…si je devais conclure en lui donnant un qualificatif, je dirais « gentillesse ». Celle des habitants, souriants et sincères (pour le moment …), prêts à aider et accueillants.

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En voyant l’évolution rapide dans laquelle s’est engouffré le pays, je souhaite de tout cœur que la libéralisation amène son quota de bon, mais qu’elle n’enlève pas au pays et à son peuple cette innocence qui lui conférait tout son charme… A méditer, assis face à Bouddha, dans une pagode dorée !

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