Retour aux sources en famille
ENFIN ! Arrive juillet 2019, départ pour ce fameux voyage dont je rêve depuis des décennies et que j’ai mis de longs mois à préparer, mon pays d’origine, la Colombie.
Il y a des vacances pour se reposer, et puis il y a des vacances, comme je les aime, pour découvrir le plus de régions possibles en un temps donné et partager sa passion de la découverte à la génération suivante…
C’est dans ce but que nous sommes partis 6 semaines avec nos deux filles de 9 et 5 ans, deux sacs à dos et une valise…
Tout d’abord, place aux beautés variées de l’Equateur et des îles Galapagos (en 2 semaines), puis celles de la Colombie (en 4 semaines).
Lisez sans attendre l’article de ma collègue Petra sur l’Equateur !
Pourquoi avoir choisi la Colombie ?
C’est le pays où je suis née, certes. Mais c’est surtout un pays qui possède une exceptionnelle richesse dans la diversité de ses paysages, de ses sites naturels et culturels : ruines archéologiques, villages typiques colorés au patrimoine passionnant, différents treks pour tous niveaux dans des parcs préservés, plages de sable fin de la côte Caraïbe, plages plus sauvages du côté Pacifique, forêt tropicale d’Amazonie… Sans oublier les nombreux musées où l’on peut tout apprendre des multiples origines de la population colombienne et de ses traditions.
Au-delà de toutes ces merveilles à connaître avec ses yeux, la Colombie se découvre bien évidemment avec le cœur. En effet, les colombiens sont chaleureux, curieux et bienveillants… un peuple au sourire ravageur et contagieux.
Malgré les souffrances endurées et la mauvaise presse dont leur pays fait l’objet dès les années 80, c’est un peuple fier qui ne demande qu’à faire connaître son pays au-delà des frontières comme une destination accueillante et sûre. Je témoigne que nous n’avons jamais rencontré aucun danger, ni eu de mauvaises expériences durant ces belles semaines de voyage.
Nos premiers jours en Colombie sont dédiés à l’Amazonie, cette région du monde préservée qui fascine tant, que l’on a découvert en images dans des livres pour enfants, le poumon de la planète. Ces quelques jours ont été planifiés avec une organisation locale qui propose des voyages culturels sur mesure et, dans mon cas, un itinéraire facile et agréable pour les enfants. Ce fut fantastique ! Indéniablement un coup de cœur pour toute personne amoureuse de la nature, des grands espaces, d’un peu d’adrénaline (j’adore les mygales moi aussi), bref : à ne pas manquer ! Il est bien sûr possible de découvrir l’Amazonie depuis le Pérou, l’Equateur ou le Brésil.
Le point d’arrivée en Colombie est la petite ville de Leticia, à quelques kilomètres du Pérou et du Brésil. Ici, nous rendons compte très vite de « l’agréable » climat qui nous est réservé (température de 30 degrés et taux d’humidité proche de 100%). Après avoir choisi nos bottes en caoutchouc et nos chaussettes de foot, protection contre la faune et la flore obligent, nous partons en bateau sur l’Amazone en direction du Pérou.
Quels incroyables moments de découvertes puis de tranquillité sur ce fleuve sans aucun bruit… notre guide naturaliste partage ses innombrables connaissances sur les coutumes des populations amazoniennes et les rôles de la faune et de la flore dans cet endroit si reculé.
Mes filles ont eu un aperçu de la vie rurale amazonienne, tisser un panier en feuille de palmier, pêcher les piranhas, visiter un village communautaire péruvien, chasser le caïman… que de souvenirs !
Après avoir passé deux nuits dans la forêt, dont une en hamac, nous quittons cet univers fascinant pour un retour à la civilisation avec des étoiles plein les yeux.
Les étapes suivantes seront constituées de quelques jours à Bogota et Villa de Leyva ; cette dernière est une magnifique bourgade qui donne l’impression de retourner un siècle en arrière, avec sa belle place centrale imposante. En chemin, visite du pont historique de Boyaca et du charmant village de Raquira réputé pour son art local de céramique, de tissu et de cuir.
Puis, nous volons sur Cali, la capitale de la salsa, qui est un point de départ parfait pour visiter une partie du sud du pays. Départ en autobus pour découvrir Silvia, petit village reculé dans les montagnes du Cauca, et Popayan, la fameuse ville blanche. Ces deux visites s’avèrent très différentes, même si l’on retrouve le même côté authentique et préservé.
Nous avons veillé à organiser notre nuit à Silvia pour qu’elle tombe le lundi, le mardi étant jour de marché : y défilent de magnifiques chivas (minibus aux couleurs vives, transportant habitants, denrées alimentaires et animaux) et s’y promènent quelques touristes, mais surtout des indigènes avec leurs habits typiques bleu roi. C’est une visite que je recommande vivement pour s’imprégner de la vie locale, mais aussi pour la multitude de fruits colorés, pour regarder passer ces chivas bondées (au point qu’on se demande comment elles tiennent encore debout) et pour s’acheter un t-shirt de foot officiel à CHF 0,70.
De même, il faut passer en tous cas 2 nuits à Popayan. Découvrez son vibrant centre-ville, montez au mirador pour admirer ces belles façades blanches de chaux qui décorent le centre historique et bien sûr mangez les meilleures petites empanadas de Colombie à la sauce de cacahuète (empanaditas de pipian).
Une autre expérience à vivre, selon son budget, c’est de faire une partie de ces nombreux kilomètres en voiture de location. On n’y pense pas forcément, car ce n’est pas encore très répandu, mais les lieux de prise en charge et de restitution existent réellement et avec un peu de patience, tout roule. Même si la manière de conduire des Colombiens peut surprendre au début, on s’habitue vite car il n’y a pas d’agressivité. Le Triangle du Café en voiture de location est une bonne option : cela permet de loger dans des petites fincas hors des sentiers battus par exemple. Nous sommes partis de Cali et avons roulé environ 4h jusqu’à Armenia, où nous dormons 2 nuits. Cette région du Quindio regorge de jolies fincas et d’arbustes de café le long des routes, c’est très joli.
Les enfants apprécieront quelques heures au parc du café : il s’agit d’un musée sur le café à ciel ouvert devenu partiellement un parc d’attractions. Un voyage réussi pour des jeunes enfants comporte aussi quelques moments de jeux.
Continuation de notre périple vers les villages de Filandia et Salento, réputés pour leurs maisons bariolées, sur lesquelles s’adossent les habitants, tranquilles, un petit café à la main. Filandia est moins touristique que Salento, et possède un mirador duquel on peut profiter d’un magnifique panorama sur les collines alentours. Ces deux villages dégagent une ambiance particulière, à la fois vivante et tranquille, il y fait bon vivre. D’ici, il faut se munir de sa petite laine et partir découvrir, à pied ou à cheval, la vallée de Cocora, et ses fameux palmiers qui sont les plus hauts du monde (environ 80 m de hauteur). Nous avons choisi une promenade facile avec les enfants, avec traversée de cascades et superbes panoramas de palmiers et fleurs alentours. Pour les randonneurs avertis, il existe de nombreuses possibilités plus difficiles, notamment pour atteindre un parc à colibris : les guides sur place se feront un plaisir de vous renseigner !
Il nous faut encore quelques heures de route pour rejoindre Medellin où nous rendons notre petite Nissan, car il est inutile de s’encombrer de son propre véhicule dans une ville qui a si bien développé son infrastructure de transport public avec notamment un métro moderne et 6 lignes de téléphériques pour relier divers quartiers en flanc de montagne. J’étais réticente d’y passer 3 nuits, mais je ne le regrette absolument pas : Medellin s’avère être une ville qui surprend, une ville vibrante qui a su se réinventer et survivre à son passé très noir. A l’aide de notre sympathique guide francophone, nous avons découvert les hauts-lieux architecturaux de cette ville, les quartiers historiques ainsi que le fameux quartier de la Comuna 13, l’un des quartiers les plus sanglants du monde dans les années 80’s, reconverti en galerie d’art avec son impressionnante collection de fresques peintes par les artistes de rue, aux messages toujours pacifistes. Le point d’orgue de la visite a été le déjeuner chez une famille vivant dans la communauté depuis 50 ans et d’écouter le récit de leur vie à travers les décennies ; on se sent tout petit et on se dit qu’on a beaucoup de chance.
Ces jours-ci à Medellin, il y a le festival des fleurs, et par encore plus de chance, aujourd’hui c’est le jour du défilé des chivas. Nous nous mêlons à la foule : quelle ambiance de voir passer ces chivas fleuries de tous côtés, avec la musique tonitruante, les musiciens et les déguisements ! Un joli moment de culture locale
5 semaines ont déjà passé, nous prenons notre dernier vol interne pour Carthagène. Villa coloniale au charme indéniable, monuments historiques, musées, gastronomie, cette ville possède tous les atouts pour plaire, y compris un bord de mer de rêve. Nous avons choisi de passer 3 nuits dans le centre historique, à l’intérieur des murailles, puis 4 nuits en bord de mer dans les îles du rosaire (il y a de nombreux quartiers pour se loger à Carthagène, en fonction de l’ambiance recherchée et du budget : Getsemani pour l’authenticité à moindre prix, Boca Grande pour les hôtels avec pieds dans l’eau par exemple).
Ce centre historique est superbe, il est très agréable d’y flâner en fin de journée et de se promener à pied ou en calèche dans ses si jolies rues pavées et ses balcons suspendus ou sur les murailles avec vue sur la mer…
En tout et pour tout nous profitons de 4 nuits de balnéaire, à se reposer sur une plage de sable fin, en buvant de délicieux jus de lulo (petit fruit jaune genre kaki avec un goût de kiwi frais, hmmm) et nous remémorant ce fabuleux voyage.
Il y a tant à faire, tant à voir en Colombie ! C’est un choix de voyage excellent, tant on profite de l’accueil attentionné, l’ambiance sympathique et légère et les superbes paysages.
Ce pays convient aux passionnés de montagnes et de nature en général, aux curieux désireux de découvrir les mégalopoles modernes et leurs nombreux musées, mais aussi simplement aux personnes qui recherchent l’authenticité et la chaleur humaine.
Je reprends ici l’ancien slogan que le ministère du tourisme colombien avait mis en place en 2012 : « le seul risque de venir en Colombie, c’est de vouloir y rester ! »
